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Nous avons posé trois questions à Christophe de TRICAUD, Président de l’ATELIER ANTHROPOS

Qui êtes-vous ?

Notre agence d’architecture, l’Atelier Anthropos, va souffler sa quatrième bougie en juillet de cette année 2023. L’année 2022 a représenté une étape importante dans le développement la société qui a vu ses effectifs doubler ! En effet Christophe de Tricaud a été rejoint dans l’aventure entrepreneuriale par Aurélien Messa. Nous sommes maintenant deux associés à parts égales.

Comment fonctionnez-vous ?

Le nom de notre agence est éminemment lié à une interrogation : « Comment habiter l’Anthropocène ? ». Notre système urbain est actuellement dysfonctionnel, il est à la fois un effet et une cause de notre surconsommation d’énergie et de matières. Transformer ce système nécessite de prendre de la distance avec l’obsession métropolitaine pour embrasser l’échelle territoriale. Ce changement de focale nous permettra de rectifier la place aujourd’hui occupée par la ruralité et de repenser la relation qu’elle entretient avec les aires à forte intensité urbaine. Cette conviction nous conduit à rechercher des projets en dehors des métropoles et des grandes villes. Aujourd’hui 75% des projets sur lesquels nous travaillons sont situés dans les aires péri-urbaines et dans les territoires ruraux.

Quels sont vos atouts dans l’éco-bâtiment ?

Nous prenons soin du patrimoine existant, qu’il soit ordinaire ou extraordinaire. Nous pensons que réhabiliter « le déjà là » représente un levier puissant pour réduire l’impact environnemental du secteur du bâtiment, autrement dit, c’est dans les vieux pots que l’on fait les meilleurs confitures !

Enfin, notre atelier d’architecture débute chaque projet qui lui est confié avec une question préalable : « Avec quelle matière bâtir ? ». La matière dispose d’une expression qui lui est propre et elle convoque elle-même les Hommes et les savoir-faire à même de l’édifier, en ce sens elle est d’une aide considérable pour créer une architecture située. En résumé nous pourrions faire des mots de Bernard Quirot notre devise : « Face à un site et à un programme, il ne s’agit pas de trouver une réponse par le dessin, mais d’abord de choisir un système constructif et donc un matériau, dicté par le contexte. C’est seulement à partir de là que devrait commencer le travail de la forme qui est alors intrinsèquement lié à la matière. ».