Articles

[JEB] Ces maîtres d’ouvrage qui ont choisi le biosourcé !

Trois projets, trois approches, une même envie de construire autrement ! Et si le biosourcé devenait un réflexe plutôt qu’une exception ? À l’occasion de la JEB organisée par le Cluster les 19 et 20 mai 2025, trois maîtres d’ouvrage – clubs sportifs et collectivités locales – témoignent de leurs choix. Aucun d’eux n’était spécialiste de ces matériaux au départ. Tous ont été accompagnés par l’agence Morpho Architecture, adhérent auvergnat du Cluster, qui a su les orienter vers des solutions innovantes, durables et adaptées à leurs besoins. À travers leurs récits, on découvre que le biosourcé n’est pas réservé à quelques projets vitrine : il répond à des attentes très concrètes, de confort, d’efficacité énergétique et d’image. Et surtout, qu’il est plus accessible qu’on ne l’imagine.

Clermont-Ferrand, Les Ancizes-Comps, Puy-Guillaume : trois lieux, trois réalités, et pourtant un point commun – la volonté de faire mieux, pour les usagers comme pour la planète.

Au Clermont Foot 63, tout est parti du terrain. Littéralement. « On a d’abord créé la pelouse hybride, notre “bureau des joueurs” », raconte Raphaël Clémente, directeur d’exploitation. « Puis on s’est dit qu’il nous fallait un bâtiment à la hauteur, qui réponde à nos besoins quotidiens. » Le centre de performance regroupe des vestiaires, une salle de musculation, des espaces de soins, de repos et de restauration, ainsi qu’un ensemble de bureaux. Un véritable outil de travail au service du sportif.

Aux Ancizes-Comps, commune du Puy-de-Dôme, c’est le départ à la retraite du médecin historique qui a précipité la réflexion. Le nouveau médecin arrive, puis un deuxième, puis un troisième. Très vite, les locaux ne suffisent plus. La municipalité décide alors de créer une Maison de Santé neuve, pensée pour accueillir tous les professionnels de santé du territoire dans des conditions optimales. « On a voulu un bâtiment clair, ouvert, bien organisé, pensé avec eux », explique le maire Didier Manuby.

À Puy-Guillaume, la démarche est plus globale. Grâce au programme Petites villes de demain, la commune engage une réflexion sur l’avenir de ses bâtiments publics. Résultat : une rénovation énergétique de l’école élémentaire combinée à la création d’une extension pour le réfectoire et les activités périscolaires. Un projet piloté par Grégory Villafranca (directeur des services) et Romain Mallet (chargé de l’urbanisme et des projets structurants). « On a voulu prendre de l’avance sur le décret tertiaire, mais aussi améliorer le confort d’usage. »

Des ambitions assumées : sobriété, confort, exemplarité

Dans ces trois projets, la performance énergétique n’est pas une contrainte, mais un objectif pleinement intégré dès le départ.

À Clermont-Ferrand, le bâtiment du club se devait d’être exemplaire. « Un club pro, c’est visible. On est regardés, on a une responsabilité d’exemplarité. Ça va aussi avec nos valeurs », souligne Raphaël Clémente. Le confort d’hiver, la gestion des charges, la récupération de l’eau de pluie : tout a été pensé dans une logique de durabilité.

Même chose aux Ancizes-Comps, où le confort thermique était une demande forte, notamment par les professionnels. « Le bâtiment ne devait pas dépasser 26 °C à l’intérieur, même en été. Il fallait aussi assurer une bonne qualité de l’air. » Des objectifs exigeants, auxquels les solutions biosourcées doivent apporter une réponse.

À Puy-Guillaume, les enjeux étaient multiples : confort d’été, réduction des consommations, amélioration des usages. L’étude menée avec l’ANCT a permis d’objectiver les besoins. « Derrière le choix des matériaux, il y avait d’abord un objectif d’usage et de performance globale. »

Le biosourcé, une rencontre (presque) inattendue

Dans les trois cas, le recours aux matériaux biosourcés n’était pas prévu au départ. Il s’est imposé grâce à l’expertise et à la pédagogie de Morpho Architecture.

À Clermont-Ferrand, l’équipe découvre totalement ce type de matériaux. « On ne connaissait pas. Mais Morpho a su nous montrer comment c’était cohérent avec notre projet. » Le bâtiment intègre une isolation en laine végétale (chanvre, lin, coton), moins irritante à poser, avec un bon déphasage thermique. Le confort d’été est renforcé par de grandes avancées de toiture, pensées comme un “parasol” dissocié de l’enveloppe du bâtiment.

Aux Ancizes-Comps, les élus avaient déjà expérimenté le biosourcé sur un précédent projet de rénovation de la mairie. Cette fois, ils vont plus loin avec une construction neuve en ossature bois et isolation paille, y compris sous la dalle (béton cellulaire biosourcé). « On savait que ça fonctionnait, on n’a pas hésité. Et puis, c’est du bois local, c’est cohérent avec notre territoire. »

À Puy-Guillaume, la maîtrise d’œuvre a proposé le biosourcé dès la phase concours. Tous les élus n’étaient pas convaincus d’emblée. « Certains avaient besoin d’être rassurés. Mais les visites de chantier, les échantillons, le contact avec les architectes ont permis de les embarquer. »

Les bénéfices : confort, pédagogie, image… et sobriété

Les retours sont concrets. À Clermont-Ferrand, le bâtiment a passé son premier hiver sans encombre. « C’est confortable, les factures restent raisonnables. On est encore dans la phase de réglage, mais ça démarre bien. »

Aux Ancizes-Comps, la satisfaction est générale. « Les professionnels sont contents, les patients aussi. Et on a même mis une vraie botte de paille dans un cadre à cet effet dans le hall, pour expliquer. Il y a un vrai effet pédagogique. »

À Puy-Guillaume, le chantier démarre, mais l’approche est déjà valorisée. « Les enfants vont participer à des ateliers sur l’isolation, on réutilise des lattes de bois pour le jardin pédagogique. C’est aussi ça, construire autrement. »

Et dans tous les cas, le message d’image est fort. Pour un club pro, pour une commune, pour une école : afficher un bâtiment vertueux, c’est aussi une manière de dire qui on est.

L’importance du partage d’expérience

Ces réalisations nous rappellent d’abord une chose essentielle : le biosourcé n’est pas réservé à une poignée d’initiés. Des communes rurales, un club professionnel, un projet d’école… Quel que soit le contexte, il est possible de s’engager dans cette voie. « On n’a pas eu besoin d’être des experts pour s’y retrouver. Il a suffi d’avoir les bons interlocuteurs », souligne Raphaël Clémente.

Autre constat partagé : l’impulsion vient souvent des équipes de maîtrise d’œuvre. Ce sont elles qui proposent, expliquent, rassurent. « Morpho Architecture nous a apporté une vision qu’on n’aurait pas imaginée seuls », reconnaît Didier Manuby. D’où l’importance, soulignée par tous, de bien s’entourer dès le départ, en s’appuyant sur des partenaires ayant une vraie expérience des matériaux biosourcés.

Les bénéfices constatés sont multiples. Le confort thermique, été comme hiver, est un retour qui revient systématiquement. À cela s’ajoute une meilleure qualité d’air intérieur, et souvent une image valorisée, tant pour les usagers que pour la collectivité. « Aujourd’hui, notre Maison de Santé donne une vraie image positive de la commune », se félicite le maire des Ancizes-Comps. À Puy-Guillaume, l’accent est aussi mis sur la pédagogie auprès des jeunes, avec des ateliers de sensibilisation aux matériaux naturels.

Concernant le coût, beaucoup de préjugés tombent dès que l’on creuse un peu. « Honnêtement, il n’y a pas eu de vraie différence sur le plan budgétaire, surtout quand on regarde les performances à la clé », confirme Grégory Villafranca. Un investissement pertinent d’autant plus qu’il permet souvent de mobiliser plus facilement certaines aides financières, sensibles aux démarches environnementales.

Enfin, tous insistent sur l’importance du partage d’expérience. Échanger avec d’autres maîtres d’ouvrage, visiter des projets réalisés, voir concrètement les matériaux utilisés : tout cela rend les choix plus évidents et moins risqués. « Si on peut contribuer à rassurer ceux qui hésitent, on le fera volontiers », affirme Romain Mallet.

Autant d’échanges, de solutions et de savoir-faire régionaux qui vont être mis à l’honneur à l’occasion de la 10e JEB les 19 et 20 mai prochains. L’équipe du Cluster Eco-Bâtiment vous donne RDV à l’Hôtel de Région de Clermont-Ferrand !

Des questions ?

Une équipe dynamique et pleine de ressources à votre écoute !