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La Journée de l’Eco-Bâtiment, kézaco?

Que vous soyez maître d’ouvrage (collectivité, bailleur, promoteur) ou maître d’œuvre (architecte, bureau d’études), nous vous attendons nombreux.

Une occasion unique pour faire votre sourcing : rencontrez 53 structures exposantes, adhérentes du cluster Eco-Bâtiment : bureaux d’études, industriels, fabricants, assureurs de la région Auvergne-Rhône-Alpes.

C’est également le moment de s’inspirer de conférences, notamment sur la transition écologique du bâtiment et de l’immobilier.

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Zoom sur la conférence : “La transition écologique des bâtiments et de l’immobilier”.

Cécile Gracy présentera l’étude de l’ADEME qui caractérise les dynamiques de la transition écologique du bâtiment : « Le secteur du bâtiment et de l’immobilier, de crise en crise ». 

Connaître et analyser les grandes tendances sociétales de la transition écologique du bâtiment, c’était l’objectif de l’étude : “Où en est la transition écologique du bâtiment et de l’immobilier ?”, réalisée par l’ADEME entre 2020 et 2023. Les crises économiques et énergétiques sont venues complexifier un milieu marqué par la crise sanitaire. Mais Cécile Gracy, coordinatrice – Enjeux sociaux de la rénovation énergétique au service Bâtiment / Direction Villes & Territoires Durables, et co-autrice de l’étude, relève de nombreuses dynamiques positives de même que quelques signaux faibles qui constitueront les leviers de demain. C’est ce qu’elle détaillera lors de son intervention dans le cadre de la Journée de l’Eco-Bâtiment, le 19 novembre.

Vous travaillez au sein de l’ADEME, est-ce vous pouvez nous décrire votre rôle au sein de cette institution ?

Cécile Gracy : Mon rôle au sein du service Bâtiment de l’ADEME est de travailler sur des sujets plutôt hors aspects techniques. En effet, nous ne devons pas regarder le bâtiment uniquement sous une problématique technique, mais aussi en se posant des questions sur les personnes qui occupent ces bâtiments, qui les conçoivent ou encore qui les construisent. Ce sont des problématiques de sciences humaines et sociales avec pour prisme le secteur du bâtiment. Par exemple, je travaille avec des sociologues qui vont aller repérer les freins et les leviers, à l’œuvre, lorsque des ménages désirent se lancer dans des rénovations énergétiques. C’est une approche qui met au centre l’humain dans le secteur du bâtiment.

Il y a un enjeu sur ces questions humaines. Notamment sur les moyens qui sont mis sur des projets d’innovations sociales, qui ne sont pas du tout à la même hauteur que des budgets de R&D sur des développements purement technologiques. Il reste donc beaucoup de choses à faire, en termes d’innovations sociales et de mobilisation citoyenne pour la transition écologique.

C’est cette problématique qui sera au cœur de votre intervention lors de la Journée de l’Eco-Bâtiment ?

Cécile Gracy : J’ai été sollicitée pour intervenir sur la problématique : “Où en est la transition écologique du bâtiment et de l’immobilier ?”. Ce qui correspond à une étude que l’on a menée avec le service Bâtiment de l’ADEME de 2020 à 2023, qui avait initialement été lancée pour étudier les conséquences de la crise sanitaire et des confinements. L’étude étant conséquente, avec beaucoup de données quantitatives et qualitatives, elle a permis de capter des éléments au-delà de ce moment très particulier. Nous avons donc renommé l’étude “Le secteur du bâtiment et de l’immobilier, de crise en crise”. Puisqu’il y a eu la crise sanitaire, mais aussi une crise économique et une crise énergétique avec le début de la guerre en Ukraine. Au final, nous avons un gros volume de données sur le logement privé, sur le tertiaire, sur la filière professionnelle. Ce qui nous a permis de capter des tendances de fond, afin d’aider les professionnels à prendre du recul et à se positionner dans le cadre des politiques publiques menées en rénovation ou sur certains marchés. Tout en captant des signaux faibles, c’est-à-dire des tendances qui se dessinent et dont nous n’avons pas encore conscience, mais dont nous pourrions nous saisir pour accélérer la transition écologique du bâtiment.

« Les ménages ont été réceptifs aux signaux de la crise énergétique et ont baissé leur consommation. »

Quels sont les grandes tendances et leviers à actionner, qui ressortent de cette étude ? 

Cécile Gracy : Nous avons exploré beaucoup d’angles. Nous avons réalisé deux vagues d’interviews auprès des professionnels du bâtiment dans les secteurs du résidentiel et du tertiaire, des collectivités, du service public de la rénovation dans les territoires, des prescripteurs de travaux comme les agents immobiliers, les banquiers…

Ce qui en ressort, c’est par exemple que dans le domaine de l’habitat privé, nous avons remarqué la place centrale qui a été prise par le DPE, le Diagnostic de Performance Énergétique, pour guider les intentions d’achat. Avec beaucoup de professions qui se mettent au diapason de cet outil-là.

Quels sont les points positifs que vous avez relevés ?

Cécile Gracy : Une cartographie a été réalisée sur des axes menaces/opportunités, forces/faiblesses qui permet d’identifier les signaux positifs, comme les ménages qui ont été réceptifs aux signaux de la crise énergétique et ont baissé leur consommation, la communication sur le fait de se chauffer à 19 °C a été entendue. On peut dire que les comportements ont progressé. Dans le même ordre d’idées, dans le tertiaire, on note la baisse de surface des bureaux. Avec notamment une plus grande part accordée au télétravail. Il y a là, des économies d’énergie à la clef. Même si cela pose des questions énergétiques sur le travail à domicile. De même, une réflexion sur la réversibilité des bâtiments s’est engagée. À l’inverse, des signaux sont plus préoccupants. Comme le fait que la filière du bâtiment est complètement en deçà du nombre d’emplois nécessaire pour tenir le rythme des rénovations nécessaires pour atteindre les objectifs fixés pour 2030 et 2050 (700 000 rénovations performantes/an). Il y a environ 200 000 emplois à créer. Au final, la transition écologique des bâtiments est plutôt bien engagée, avec des innovations et des politiques publiques incitatives, mais il reste de forts verrous.

Quel est le message que vous aimeriez faire passer à travers votre intervention ?

Cécile Gracy : J’aime bien présenter l’étude de manière large, en expliquant que nous avons identifié des tendances, mais que lors d’une intervention de ce type, nous n’avons pas le temps de toutes les détailler. Le but de l’intervention est de donner envie aux professionnels de prendre le temps d’éplucher l’étude, notamment son sommaire pour y trouver des informations pertinentes pour leur quotidien.

L’enjeu pour nous, l’ADEME, lorsque l’on produit des études aussi complètes, avec pas mal de moyens, c’est de les faire connaître. De faire en sorte que ces résultats soient utiles et partagés, notamment, pour et par la filière bâtiment. Intervenir sur cette Journée de l’Eco-Bâtiment est donc une bonne opportunité de partager ces enseignements.

Propos recueillis par Crieur Public

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